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LABA asbl participe à l'hommage aux
Tirailleurs Africains et Maghrébins
LABA asbl participe à l'hommage aux
Tirailleurs Africains et Maghrébins
organisé par le pacNOH
Je remercie Sonia LHOEST, Présidente de Présence et Action Culturelle de Neder-Over-Heembeek pour cette juste initiative du 8 mai qui honorera les Tirailleurs sénégalais, du Maghreb et soldats congolais.
J'avais de mon côté organisé le 11 novembre 2013 une conférence https://lc.cx/dRPB sur cette même thématique avec le Ministre d'Etat André Flahaut et l'écrivain Rachid Bouamra pour parlé de son livre "Silence tiraillé" dont son oncle est enterré au Cimetière de Chastre.
Un sujet qui me parle et me tient particulièrement à cœur en tant que d'origine algérienne lorsque l'on évoque du 8 mai 1945 qui marqua la victoire des Alliés face au joug Nazi, pour l'Algérie et les Algériens c'est le jour où tout a basculé, les remise en question, le désenchantement, le retour à la dure réalité de la domination coloniale et de ses massacres.
C'est ainsi que j'ai tout naturellement accepté de soutenir cet hommage et rappeler aussi cette sombre période algérienne qu'était l'Autre 8 mai 1945.
Voici le billet que j'ai publié dans le reccueil de mémoire https://lc.cx/mhkb qui a été édité à cet occasion.
Voici le billet que j'ai publié dans le reccueil de mémoire https://lc.cx/mhkb qui a été édité à cet occasion.
L’Autre 8 mai 1945 par LABA asbl
Hommage aux tirailleurs de l’Armée d’Afrique
C’est une page sombre et noire de
l’histoire franco-algérienne que nous évoquons ici, l’autre 8 mai 1945, alors que Paris célébrait la fin de la
Seconde Guerre mondiale et la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie, en
Algérie française, les festivités tournent au drame. Les Algériens pour avoir
participé à cette inhumaine guerre 40-45 célébraient pacifiquement ce qui était
pour eux aussi leur victoire. En marge de ces cérémonies, à Sétif, des
militants du Parti du peuple algérien (PPA) manifestent pour la libération de
leur leader nationaliste, Messali Hadj en résidence surveillée et revendiquent
le droit à la liberté et à l’autodétermination, se référant aux promesses
tenues par les soldats français durant la terrible guerre. Pour comprendre le
contexte, l’Algérie était libérés en 1942, mais est toujours sous un régime
colonial drastique, les Algériens avaient tous les devoirs mais aucun droit,
ils étaient des sujets de la France et pas citoyens, incorporés dans l’armée
française, ils constituaient un apport considérable dans les deux grandes
guerres mondiales.
Un jeune leader scout, Aïssa Cheraga
va faire basculer le sort de toute l’Algérie en brandissant le drapeau algérien
qui entraina une réaction des colons et des policiers, le drapeau fut repris
par le jeune Bouzid Saal qui fut abattu par balle. Pendant plusieurs semaines, l’armée
française et de nombreuses milices coloniales, composées de civils d’origine
européenne, ont alors fait régner la terreur dans les villes de Sétif,
Guelma et Kheratta pour rétablir l’ordre colonial
et défendre l’Algérie française.
Bilan : entre 102 et 104 victimes
européennes, 15 000 morts du côté algérien, 45 000 selon le FLN, dizaines de milliers
de victimes arrêtées, torturées, violés et exécutées.
Plusieurs historiens prétendent que la
guerre d'Algérie a commencé ce 8 mai 1945, à Sétif, Guelma et Constantine. L’écrivain
algérien Kateb Yacine, jeune témoin de l’époque dira que « cette horrible
boucherie » de Sétif a donné naissance à son nationalisme.
Ces massacres du 8 mai 1945 en Algérie fut
pendant longtemps occultés par la France, il a fallu 2005 pour qu’un
ambassadeur de France à Alger qualifie les « massacres du 8 mai 1945 » de « tragédie inexcusable », puis en 2008 par son
successeur à Guelma « le temps de la dénégation des massacres
perpétrés par la colonisation
en Algérie est terminé ». Il faudra attendre la déclaration de François Hollande, une
promesse électorale qui engageait l’État français à procéder à la reconnaissance des crimes coloniaux. Emmanuel Macron, en
pleine campagne présidentielle, qualifie pour sa part que la colonisation est
un crime contre l’humanité mais quid …
Je
remercie cette honorable initiative qui est porté par le PAC-NOH, pour ce
rappel au devoir de mémoire, d’autant plus que LABA asbl – Les amitiés
belgo-algériennes avait elle aussi organisé, le 8 novembre 2013, une rencontre d’hommage
à ces contingents de l’Armée d’Afrique, en la présence du Ministre d’Etat André
Flahaut et l’écrivain algérien Rachid Bouamara, son grand-oncle est enterré au
cimetière de Chastre https://lc.cx/dRPBl.
Pour rappel, la bataille de Gembloux-Chastre est livrée entre l’Armée française
et les Allemands du 14 au 15 mai 1940 lors de la campagne de France pendant la
Seconde Guerre mondiale. De nombreux tirailleurs marocains (233 morts),
algériens (182 morts), tunisiens (5 morts), Sénégalais y ont participé. L’enrôlement
de ces troupes étrangères et plus précisément communément appelés Saphis,
Zouaves, Goumiers, dans ce conflit mondial était des combattants de
première ligne, envoyés au front.
Quelques
chiffres :
172.000
Algériens ont été envoyés sur le front, 135.000 Sénégalais, 63.000 Tunisiens
mobilisés (mais 6.500 auraient été envoyés sur le front) et 37.000 Marocains.
Statistiques
des pertes :
A
la fin du conflit, on a compté chez les Nord-africains 47.900 tués ou disparus.
Ces
faits, restent encore aujourd’hui absents de nos manuels scolaires mais
essentiel pour la jeune génération.
Ghezala CHERIFI
Présidente de LABA asbl
Photos de la cérémonie :
J'ai fait en sorte auprès de Sonia pour que les autorités Ambassade et Consulat d'Algérie soient présentes et l'ont été avec beaucoup d'intérêt et d'ampathie.
J'ai fait en sorte auprès de Sonia pour que les autorités Ambassade et Consulat d'Algérie soient présentes et l'ont été avec beaucoup d'intérêt et d'ampathie.
Ancien combattant et le Ministre d'Etat André Flahaut |